L’examen du Certificat d’Etudes Primaires (CEP) 2020 a démarré, hier lundi 06 juillet, sur l’ensemble du territoire national. Le ministre Salimane Karimou en charge des Enseignements Maternel et Primaire, entouré de ses proches collaborateurs, du préfet des Collines et d’autres délégations, a procédé au lancement officiel de l’examen à l’EPP Agoua à Bantè, dans les Collines. Dans plusieurs centres de composition parcourus par les reporters de Educ’Action, spécialiste de l’éducation, les gestes barrières sont majoritairement respectés par les candidats, surveillants et chefs centres, même si quelques cas d’absents et d’abandon sont à déplorer. Des premières impressions des candidats, les épreuves jusque-là semblent abordables. Reportage !
Nous sommes le lundi 06 juillet 2020. Il sonnait 9 heures passées de 30 minutes au centre de composition de Savi, dans l’arrondissement de Godomey. Première image qui retient l’attention, c’est bien la présence d’un grand nombre de parents d’élèves qui attendaient impatiemment leurs progénitures encore en salles de composition pour l’examen du CEP. Alors que certains d’entre eux gardaient au chaud, au dehors, dans des glacières bien fermées le déjeuner de leurs enfants, d’autres veulent s’assurer du rendement de leurs tout-petits pour les premières épreuves de la matinée. « J’ai apporté à manger à mon enfant. Je veux m’assurer qu’il ne manque de rien et qu’il a bien travaillé », confie à Educ’Action, une dame, la quarantaine, parent d’élève. A en croire certains, leur forte présence dans l’environnement du centre de composition ne gêne en rien et ne pourrait aucunement troubler les candidats. « Au contraire, la présence des parents d’élèves devraient plutôt rassurer les enfants », a rétorqué l’une des dames rencontrée sur les lieux. De l’avis des candidats, la première épreuve de la journée, la lecture, est bien abordable. Selon les statistiques divulguées par le chef centre Idani Chabi Biao, le centre de composition de Godomey Savi compte 511 candidats inscrits dont 251 garçons et 260 filles. « Au nombre des inscrits, nous avons noté cinq (05) absences dans le rang des filles et deux (02) parmi les garçons. Nous n’avons pas eu d’incidents majeurs, seulement deux (02) cas de maladies de fièvre et de vomissement », a-t-il précisé à Educ’Action, martelant que les épreuves ont été lancées à l’heure. Quant au respect des mesures barrières contre la Covid-19, outre les dispositifs de lavage des mains constatés sur place, le chef centre a renseigné que chaque salle de composition dispose d’un gel hydroalcoolique qui est appliqué aux candidats. Au centre de composition de l’Ecole Primaire Publique de Godomey centre, les candidats et le corps de surveillants ont uniquement droit aux gels hydroalcooliques. « Ici chez nous, nous n’avons pas le dispositif de lavage des mains. Toutefois, l’autorité nous a dotés de gels hydroalcooliques. Chaque fois que les enfants vont se soulager, à leur retour, nous leur appliquons le gel pour qu’ils se désinfectent les mains. La mesure de distanciation est également respectée puisque les candidats sont installés de façon diagonale sur les tables », a déclaré la cheffe centre Maria Ablawa Kyssih Mèvo. Elle indique, par ailleurs, que sur un total de 211 candidats inscrits dans le centre de composition, dix (10) sont absents dont six (06) garçons et quatre (04) filles.
Les gestes barrières majoritairement respectés
Dans le département de l’Atlantique, notamment dans les centres du Complexe scolaire Adovié à Hêvié et du Complexe scolaire Cococodji A-B-C, les tout-petits ont démarré l’examen du CEP, session de juillet 2020, sans difficultés. Dans ces centres de composition, sont visibles les dispositifs de lavage des mains pour permettre aux candidats de respecter l’un des gestes barrières en raison de la pandémie du Coronavirus. « Les gestes barrières s’appliquent très bien ici. Nous avons cinq (05) bâtiments et certains d’entre eux ont reçu deux (02) dispositifs de lavage des mains. Les gels hydroalcooliques sont partagés dans toutes les salles, y compris le secrétariat. Le chef d’arrondissement nous a envoyé, par la suite, des savons liquides pour compléter ce que nous avons déjà. Des masques ont été distribués aux candidats qui sont dans le besoin, précisément ceux qui les ont oubliés », a laissé entendre Comlan Adinsi, chef centre de Hêvié 1. Après la composition de l’épreuve de lecture, les candidats se sont dirigés systématiquement vers le dispositif de lavage des mains installé devant leurs salles de composition pour se conformer aux prescriptions. Dans ce centre composé de seize (16) salles de composition, sur 563 candidats inscrits, neuf (09) ont brillé par leur absence et un (01) cas d’abandon pour raison de santé. « Ici à mon poste en qualité d’infirmière de santé de l’Etat déployée dans ce centre, j’ai déjà administré des soins à trois (03) candidats dont deux (02) garçons et une (01) fille. Après les soins, deux (02) candidats ont pu continuer la composition et le troisième n’a pu résister. J’ai donc demandé qu’il aille, sous la direction des parents, se faire établir un certificat médical à Kpota », a déclaré à Educ’Action, Germaine Aïdasso, épouse Zouémé, Infirmière diplômée de l’Etat et déployée par l’hôpital de zone d’Abomey-Calavi pour assurer la prise en charge sanitaire des candidats en cas de besoin au centre de Hêvié 1. Selon les propos du chef centre, tout semble bien se passer pour la première journée des compositions. Au complexe scolaire Cococodji A-B-C, le constat est le même. Les gestes barrières pour limiter les risques de propagation de la Covid-19 sont respectés par l’ensemble des acteurs du milieu. « Déjà à 7heures 30 minutes, nous avons fini de faire la liste et les instructions fermes ont été données. Les candidats ont été installés avant l’heure dans leurs salles de composition respectives. Certains candidats sont venus dans le centre sans leurs masques et très rapidement, nous les avons dotés de masques grâce au gouvernement. Un surveillant veille sur le lavage des mains des candidats avant leur installation dans les salles », a expliqué Elyse Chodaton, cheffe centre de Cococodji 1 qui a enregistré dix (10) absents sur un total de 448 candidats.
L’EPP Agoua à Bantè dans les Collines, carrefour du lancement officiel de l’examen
C’est sous un ciel menaçant que Salimane Karimou, ministre des Enseignements Maternel et Primaire, et sa suite ont foulé le sol de l’EPP Agoua à Bantè pour le lancement officiel du Certificat d’Etudes Primaires (CEP) 2020. Arrivé à 07h 04minutes sur le site, Salimane Karimou a fait ses civilités au parterre de personnalités politico administratives avant d’échanger avec le personnel technique commis à l’organisation du CEP et les quatorze (14) surveillants du centre de composition coiffés par Paul Koffi, le chef centre. Après s’être enquis de l’organisation, le ministre entouré du directeur des examens et concours, de quelques membres de son cabinet et de personnalités politiques du département des Collines et de la commune de Bantè, a fait le tour des sept (07) salles de composition pour doper le moral aux jeunes candidats dont 200 ont répondu présents à l’appel dans la matinée d’hier sur un effectif attendu de 215 inscrits dont 93 filles. L’autorité ministérielle et sa suite se sont ensuite retirées pour patiemment attendre 08h30mn, heure officiellement retenue pour procéder au lancement à proprement parler du CEP 2020 sur l’ensemble du territoire national depuis Agoua. Accompagné du préfet des Collines, Firmin Kouthon, le ministre a choisi au hasard une des sept (07) salles de composition pour faire constater et vérifier le non dérangement des épreuves avant d’autoriser la distribution des copies de composition aux candidats. Le gong artisanal retentit depuis Agoua pour enfin autoriser les réflexions des candidats sur la première épreuve de la journée qui est celle de la lecture. Épreuve soigneusement distribuée aux candidats par Salimane Karimou et sa suite sur fond de message d’encouragement à l’adresse des candidats.
De la justification du choix de l’EPP Agoua comme lieu national de lancement …
Après avoir remercié tous ceux qui ont œuvré pour la réussite de l’organisation du CEP 2020, Salimane Karimou a renseigné sur les critères généraux du choix d’un centre d’examen pour accueillir le lancement officiel avant de justifier le choix de l’EPP Agoua. « Le critère de désignation du lieu de lancement de l’examen porte sur deux (02) volets. Dans un premier temps, ça se fait par ordre alphabétique, selon les départements. Dans un second temps, ça peut également se faire selon l’appréciation que l’autorité fait du taux de scolarisation dans tel ou tel autre milieu et également du taux de réussite aux examens antérieurs dans telle ou telle autre localité. Si nous devons suivre la logique de l’ordre alphabétique, ce n’est pas encore le tour des Collines. L’année dernière, on était dans l’Atacora, à Matéri précisément. Cette année, c’est en principe le tour de l’Atlantique. Mais lorsque nous avons interrogé les chiffres, nous avons vu que dans les Collines, notamment dans l’arrondissement d’Agoua, dans la commune de Bantè, le taux de scolarisation est encore très faible. Également, le taux de réussite à l’examen du CEP reste encore faible. Nous avons alors décidé de venir réunir le monde et donner priorité à cette localité pour que les populations continuent de croire à l’école, continuent de considérer que l’école est une nécessité, c’est un droit pour les enfants et que les gens continuent suffisamment d’envoyer les enfants à l’école. Une fois que les enfants sont à l’école, il faut que l’on comprenne également qu’il faut les accompagner pour que le taux de réussite soit très élevé. » Les dispositions pratiques constatées sur le terrain dans le contexte de la Covid-19 qui avoisine les 1.300 cas au Bénin aujourd’hui, n’ont pas laissé indifférent le ministre Salimane Karimou. A l’occasion, il a partagé avec la presse et le parterre de personnalités présentes, ses appréciations.
A l’appréciation du cadre aménagé en mode Covid-19 pour préserver surveillants et candidats …
La protection des surveillants et candidats au CEP 2020 contre une probable contamination à la Covid-19 est une préoccupation majeure du gouvernement, informe le ministre après le lancement de l’épreuve de lecture à l’EPP Agoua. « Vous constatez que la session de cette année se déroule dans des conditions particulières. Lorsque le gouvernement du Bénin a fait l’option de sauver l’année scolaire, de ne pas la déclarer blanche, il a fixé la reprise au 11 mai et, en même temps, fixé la date des examens nationaux. Il eût fallu prendre toutes les dispositions pour préserver à la fois la santé des apprenants candidats, mais aussi la santé de tous ces enseignants-là qui sont conviés à la tâche. En dehors du dispositif de lavage des mains à l’eau et au savon que nous avons mis en place depuis tout au moins le 11 mai, le gouvernement a, à nouveau, fait l’option de faire utiliser le gel hydroalcoolique pour éviter des pertes de temps. Vous convenez avec moi que tout ceci a été constaté sur place dans les sept (07) salles de composition que nous avons visitées », s’est réjoui Salimane Karimou avant de poursuivre : « les candidats sont installés dans de bonnes conditions. La mesure, tout au moins, de distanciation sociale a été respectée parce que nous avons prévu que les enfants soient installés en diagonale, tout au moins à un mètre l’un de l’autre. Donc, j’estime que toutes ces mesures contribuent à la sécurité des enfants qui pourront passer leur examen dans de bonnes conditions. » Une disposition visiblement défavorable à la tricherie et à la fraude, à en croire le ministre qui met encadreurs et surveillants de salles devant leurs responsabilités.
Bref rappel des dispositions légales en matière de fraude et de tricherie à l’examen …
Les fraudes sont proscrites et sont sévèrement punies, conformément aux dispositions réglementaires, lance à titre d’avertissement, Salimane Karimou à l’endroit des surveillants qui soufflent des réponses aux candidats. « Nous ne manquions pas chaque fois de dire à tous ceux qui sont impliqués dans l’organisation de l’examen de faire très attention. Ce n’est pas une bonne manière d’aider les enfants. C’est mal les préparer que de vouloir les aider. Il faut l’éviter à tout prix et faire valoir le mérite. Lorsque les enfants sont laissés à eux-mêmes, ils donnent la preuve de ce qu’ils savent. Ils donnent le meilleur d’eux-mêmes et sont fiers de leurs résultats. Que les adultes que nous sommes leur permettions de travailler en toute sérénité, de donner le meilleur d’eux-mêmes pour être fiers de leurs résultats lorsqu’ils seront proclamés admis », a dit l’autorité ministérielle aux encadreurs et surveillants de salles.
La note de gratitude du gouvernement aux acteurs de l’école et au peuple béninois …
Sentiments de satisfaction et de fierté vis-à-vis du peuple béninois. C’est bien là les deux (02) mots qui résument l’état d’âme actuel de Salimane Karimou dans un contexte de Covid-19 qui laissait planer le doute sur la tenue effective du CEP 2020. Mission accomplie, semble souffler Salimane Karimou en se frottant les mains. Les mérites reviennent aux acteurs, fait savoir, sourire aux lèvres, le ministre. « Lorsque nous avions décidé de la reprise le 11 mai et fixions les dates des examens, certains de nos compatriotes n’avaient pas cru en nous. Certains avaient même estimé que c’était une manière pour le gouvernement d’exposer ce que la Nation a de plus cher : les enfants. Nous constatons avec plaisir aujourd’hui que depuis le 11 mai à ce jour, les classes de CM2 ont repris normalement, ont fonctionné normalement. On n’a pas enregistré de cas de maladie ou de décès en tout cas dus à la Covid-19, c’est déjà heureux. On ne peut qu’être satisfait de cela. Nous avons retenu le 06 juillet pour l’examen du CEP, nous y sommes. Sur un effectif de 215 candidats inscrits dans ce centre-ci, nous avons fait le point tout à l’heure, il n’y a que 15 absents, soit un taux de participation de plus de 93% ici. Je n’ai pas connaissance que les absences soient dues au décès à la Covid-19 ou pour toute autre maladie liée à cette pandémie. En tout cas, pas de décès ni dans le rang des apprenants, ni dans le rang des enseignants, selon le point hebdomadaire fait par les directeurs départementaux qui ont rassuré que les enfants ne sont pas exposés. Je voudrais saisir l’occasion pour remercier tous ceux qui ont cru en nous et tous ceux qui ont accompagné le gouvernement dans ce vaste projet qui nous a permis de sauver l’année. » A la question de savoir si les fruits de cette année tiendront la promesse des fleurs, la réponse du ministre est sans fioritures : « nous sommes sûrs que les résultats de cette année ne seront pas mauvais. Ce sera de très bons résultats. Et nous estimons que tous nos enfants auront le mérite d’avoir leurs diplômes. »
Impressions de quelques candidats après la première journée
Ricardo Isaac Hounyè, candidat au CEP
« J’ai bien travaillé parce que les épreuves étaient abordables »
«Je suis très content de pouvoir passer l’examen du CEP ce matin. C’est un sentiment de joie et d’émotion qui m’anime actuellement. Nous avons composé en Lecture, en Expression Ecrite et en EST. J’ai bien travaillé parce que les épreuves étaient abordables et je suis aussi prêt pour affronter les autres épreuves. »
Franck Xavier Alladatin, candidat au CEP
« Le masque nous a dérangés un peu parce qu’on n’arrive pas à bien respirer… »
«C’est pour la première fois que je suis en train de composer l’examen du CEP. Après les premières épreuves de ce matin, je me rends compte que l’examen est très facile. J’ai travaillé et pour les autres épreuves qui vont venir, je sais que je vais également m’en sortir. Le masque nous a dérangés un peu parce qu’on n’arrive pas à bien respirer dedans. Mais comme c’est pour notre santé, il n’y a pas de problème. »
Odilon Noudhéko, candidat au CEP
« J’avais peur au début mais maintenant, je suis à l’aise… »
«Les épreuves étaient faciles et puis bizarrement, c’est ce que nous avons déjà vu en classe qu’on nous a encore donné. J’avais peur au début mais maintenant, je suis à l’aise et prêt à composer les autres épreuves. On était à l’aise avec les masques parce que c’est à cause du Coronavirus. On doit se protéger de la maladie. »
Fidèl Hounguè, candidat au CEP
« Mon souhait, c’est de bien travailler également dans les autres épreuves »
«C’est pour la première fois que je viens à l’examen du CEP et je peux vous dire que les épreuves sont faciles. J’ai bien travaillé et je sais que je vais réussir. Mon souhait, c’est de bien travailler également dans les autres épreuves. Avec le cache-nez, on ne peut pas parler à l’autre et donc, cela ne permet pas de faire de la tricherie. »
Réalisé par la Rédaction