« Près de 15% des familles ont interrompu la scolarité de leurs enfants ; un enfant sur dix a été envoyé au travail. 40% des enfants sont issus de familles où personne n’a de travail et 77 % sont issus de familles qui ne reçoivent aucune aide sociale ».
C’est la situation à laquelle est confronté actuellement le Liban qui a connu une série de crises depuis l’an dernier. Ces statistiques que révèle une enquête effectuée par l’UNICEF et dont les résultats ont été rendus public le jeudi 1er juillet dernier, renseignent sur l’incapacité de la majorité des familles à répondre aux besoins fondamentaux de leurs progénitures.
« De plus en plus de familles sont obligées de recourir à des mesures d’adaptation négatives, notamment en envoyant leurs enfants travailler dans des conditions souvent dangereuses, en mariant leurs jeunes filles ou en vendant leurs biens », a témoigné la représentante de l’UNICEF au Liban, Yukie Mokuo.
Autres résultats révélés par cette enquête faite sur un échantillon de 1.200 ménages, 30% des enfants se sont couchés le ventre vide et ont sauté des repas au cours du dernier mois, de même que 77% des ménages n’ont pas assez de nourriture ou assez d’argent pour acheter de la nourriture. L’enquête révèle également que les réfugiés syriens sont les plus durement touchés.
Face à cette situation, l’agence onusienne a lancé une subvention intégrée à l’enfance afin de soutenir jusqu’à 70.000 enfants. Et pour cause, selon Yukie Mokuo, « le Liban ne peut pas se permettre que des enfants soient privés de nourriture, non scolarisés, en mauvaise santé et exposés aux abus, à la violence et à l’exploitation. Les enfants sont un investissement, l’investissement ultime, dans l’avenir d’une nation ».
Estelle DJIGRI
