CMSEA : Notre Cause Commune - Journal Educ'Action - Éducation au Bénin et dans le monde

CMSEA : Notre Cause Commune

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Je me rends compte qu’en réalité, on n’est jamais trop vieux pour applaudir et se rendre compte qu’il existe encore au Bénin, des journalistes qui croient aux possibilités de promouvoir ce que tout le monde reconnaît être la première valeur au monde, à savoir l’éducation. Ce soir là, l’homme blasé que je suis, qui a suivi moult ateliers, symposiums, conférences à travers le monde qui parlaient de l’éducation comme moteur du développement sans pour autant proposer quelque chose de probant, s’est retrouvé devant un parterre de journalistes conviés à une chose unique au Bénin : se spécialiser vraiment en éducation !
Depuis des lustres, partout et toujours, chacun insiste sur l’importance de l’éducation tout en renvoyant la tâche à l’école ; les parents les plus hardis se contentant de payer la scolarité. Et maintenant, dans le Bénin, pour l’Afrique et sûrement le monde, des hommes de foi et de conviction ont décidé de mettre en place le Cercle des Médias et Spécialistes de l’Education en Afrique, un réseau de professionnels qui sera actif en éducation.
Je sais que rien ne vous émeut et cette fois, vous avez tort. Moi aussi, j’y vins surtout par devoir étant de l’équipe de EDUC’ACTION qui, par ailleurs, est le seul journal purement éducation dans le paysage médiatique béninois, à paraître régulièrement depuis plus de sept (07) ans et à parler de l’éducation béninoise et même africaine. Pour faire sérieux, étant par nature paresseux pour avoir déjà quasiment tout vu en éducation sans pour autant être convaincu, je me munis d’un calepin et d’un stylo. Je me préparais, comme d’habitude, à faire quelques heures de cette méditation transcendantale dont j’ai le secret en des circonstances où j’écoute, mais n’entend rien lorsque le discours proposé n’a rien d’appétissant.
Et, Ô miracle, le discours inaugural du Directeur Général de EDUC’ACTION m’éveilla, me releva sur mon séant et me révéla qu’il y avait des journalistes spécialistes de l’éducation. Il parlait du nouveau Plan Sectoriel de l’Education (PSE 2018-2030) et moi, planificateur et ayant coordonné plusieurs activités de planification, je n’y tins plus ; je sortis mon calepin et notai fébrilement des constats anciens ou nouveaux, appréciés à l’aune d’analyses claires et précises d’un journaliste qui m’apprenait des choses en éducation avec un regard différent qui invitait ses confrères à s’investir pour une mission noble. J’étais heureux, ému et presque honteux de n’avoir pas donné assez de place et d’espace à la communication dans l’éducation, lors de mes heures glorieuses de commis de l’Etat.
Ma position stratégique de retraité, caché au dernier rang, ne me permit pas d’apprécier les visages studieux du parterre de qualité fait de la Présidente de l’UPMB, de deux (02) Conseillers de la HAAC et d’un représentant du Ministre en charge de l’Enseignement supérieur. Mais la raideur des nuques traduisaient les efforts des cerveaux qui se régalaient à l’évidence de cette manne gnostique.
C’est avec enthousiasme et détermination que la cérémonie se poursuivit avec un parterre convaincu que la vie de notre société ne pouvait s’arrêter aux faits divers socio politiques agrémentés de sexe et de stupre. Dans un paysage médiatique qui ne s’éveillait qu’aux échos de la nécrologie et de pauvres hères fumeurs de chanvre indien que notre remarquable police vient présenter devant les micros et à la télévision, il était temps que nous nous occupions de la seule chose qui donnera de la compétence et du travail aux plus jeunes : l’éducation.
La cause de l’éducation devient ainsi la cause commune de tous les hommes des médias qui décident de se spécialiser et de porter plus loin le message de l’éducation à travers les reportages de fond, les analyses qui éclairent et interpellent au besoin, avec la nécessité dans chaque média digne de ce nom, de parler de l’éducation en rappelant inlassablement le rôle de chacune et de chacun. Dans une société où nous sommes tous responsables, l’Etat consacre une part du budget national jamais suffisante dans l’éducation ; les parents paient toujours et encore plus mais on remarque surtout, par exemple, que la Responsabilité Sociétale des Entreprises est un vain mot au Bénin car aucune, à ma connaissance, ne fait un effort important pour l’éducation de nos enfants et leur longue route vers la compétence. Voilà un sujet à creuser et à porter à l’Assemblée Nationale afin que, à l’instar des grands pays, les entreprises nationales et internationales comme les banques, les assurances et les GSM qui brassent des dizaines de millions par jour, paient un écot (généralement seulement 1% de leur bénéfice) qui revienne à l’éducation. Je répète : cela se fait partout ailleurs et jamais au Bénin où la législation n’est pas explicite à ce sujet.
En avant toute CMSEA ! Et que vogue ce grand bateau de l’éducation qui, toutes voiles dehors, va à la conquête de l’excellence au Bénin et partout ailleurs.

Maoudi Comlanvi JOHNSON, Planificateur de l’Education, Sociologue, Philosophe

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