La classe qui fait corps au portail du Collège d’Enseignement Général (CEG) Gbégamey à Cotonou abrite le premier cours entrant dans le cadre de la mise en œuvre des classes culturelles. Nous sommes dans la soirée du vendredi 3 février 2023 où en présence des ministres Kouaro Yves Chabi et Jean-Michel Abimbola, l’encadreur Bienvenu Abayi vient de dispenser son premier cours de prise de contact avec les apprenants de la section Arts plastiques. Crayon en main et papier dessin posé sur la table, certains apprenants s’attèlent à achever leurs œuvres tandis que d’autres invitent la délégation ministérielle et sa suite à venir jeter un coup d’œil à leurs productions. Après avoir répondu à leur sollicitation, la délégation est émerveillée du talent des apprenants, mais n’est pas encore au bout de la surprise. Cap sur le dernier niveau d’un bâtiment du collège pour la visite de la section danse. Ici, les apprenants s’invitent dans l’arène de circonstance pour exécuter la danse traditionnelle ‘‘Zinli’’ devant les ministres du gouvernement et les encadreurs Roberto Ewassadja et Stanislas Dègbo admiratifs.
« C’est très bien de constater que vous maîtrisez nos danses patrimoniale et moderne. Le gouvernement compte sur vous pour que vous puissiez prendre cela au sérieux. A travers les arts et la culture, on peut gagner sa vie. Vous pouvez le faire et gagner votre vie. Prenez cela au sérieux, nous comptons sur vous », a adressé Jean-Michel Abimbola, ministre du Tourisme, de la culture et des arts à l’endroit des apprenants de la section Danse avant de prendre, avec sa suite, la direction de la section Théâtre. Ici, les apprenants montent sur les planches et livrent un petit spectacle à la délégation venue procéder à la cérémonie officielle de lancement des classes culturelles. La randonnée pédestre de visite des sections s’est achevée au niveau de la section Musique où batterie, guitare, trompette, piano ont résonné en signe de satisfaction pour saluer l’effectivité des classes culturelles.
C’est l’aboutissement d’un long processus, souligne Kouaro Yves Chabi, ministre des Enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle, qui nous amène aujourd’hui à la rentrée officielle des classes culturelles. Coordonnateur du projet des classes cultuelles, Blaise Tchétchao renseigne sur le processus en question en ces termes : « Il y a eu la rédaction des curricula avec la participation des acteurs culturels qui sont les formateurs des formateurs, des enseignants de l’INMAAC et ceux des établissements qui enseignent les arts et aussi d’autres personnes ressources. Nous avons procédé ensuite à des castings pour pouvoir recruter les encadreurs culturels. Ces castings ont été faits sur toute l’étendue du territoire national. Après les castings, il y a eu l’acquisition du matériel et sa distribution.La phase suivante est la formation des encadreurs culturels avant qu’on ne se retrouve pour la rentrée des classes culturelles. »
Institué par décret en 2018, le projet des classes culturelles qui entre dans sa phase active à compter de cette rentrée 2022-2023 est implémenté dans 89 établissements sut toute l’étendue du territoire national. Sur un effectif de 300 apprenants attendus au CEG Gbégamey, 800 ont été dénombrés au lancement des classes culturelles dans le collège.
Message de Jean-Michel Abimbola
Ministre du tourisme, de la culture et des arts au lancement des classes culturelles au CEG Gbégamey
C’est le démarrage d’une nouvelle ère pour la culture et les arts dans notre pays, le Bénin. Ce projet a été préparé avec minutie. La phase pilote est lancée par cet acte que nous posons aujourd’hui. Nous avons vu ici beaucoup d’engouement, d’enthousiasme et d’intérêt auprès de nos enfant de la 6e jusqu’en terminale. Nous attendions un nombre d’enfants et nous en avons eu trois fois plus. C’est pour dire l’intérêt et l’engouement que cela suscite et l’attente qu’il y avait de la part des apprenants. Mais comme je l’ai dit aux enfants, je leur ai expliqué qu’il faut prendre cela avec passion, avec un esprit ludique. Aujourd’hui, les arts et la culture, c’est de l’économie. Les arts et la culture, c’est des moyens de gagner sa vie. C’est cet élan que nous venons marquer par le lancement des classes culturelles et c’est vrai que nous allons former des générations dans les CEG. Les meilleurs d’entre eux iront dans des écoles plus pointues puisqu’il est prévu des écoles, un centre pluridisciplinaire des arts aussi bien pour les arts plastiques, pour la danse, pour le théâtre, pour le cinéma et pour la musique. Les enfants que nous allons détecter pourront aller au conservatoire de musique, aller au centre de danse, au centre de formation pour le théâtre ou pour le cinéma. C’est pour vous dire que nous sommes au début d’un processus et c’est sûr qu’en une génération, le Bénin va changer de visage en ce qui concerne l’économie culturelle et artistique. Je voudrais féliciter les enfants qui, avec enthousiasme et intérêt, se sont inscrits. Il vaut mieux gagner sa vie en faisant quelque chose qu’on aime, quelque chose qui ne vous ennuie pas. Voilà ce que nous sommes venus dire aux enfants. Tout cela sera fait suivant les règles académiques, les règles pédagogiques et les encadreurs sont sous la responsabilité des directeurs de chaque établissement et ils doivent obéir aux règles qui régissent les établissements d’enseignement secondaire sur toute l’étendue du territoire national. Nous sommes venus dire notre fierté, notre joie. Nous sommes venus dire notre espoir dans ces enfants qui démarrent aujourd’hui les classes culturelles que nous attendions si tant.
Edouard KATCHIKPE