Chercheurs, historiens et étudiants du Bénin, du Togo, du Burkina-Faso, de la Côte d’Ivoire, du Sénégal et de la France se sont retrouvés en terre béninoise pour rendre un hommage mérité à Joseph Ki-Zerbo, grand historien africain d’origine burkinabée. Réunie autour d’un colloque les 22 et 23 juin 2022, à l’Université d’Abomey-Calavi (UAC) et à l’Institut Français du Bénin (IFdB), la communauté scientifique a passé en revue la vie, le parcours et les œuvres de l’éminent historien Joseph Ki-Zerbo. Soutenue par l’Ambassade de France au Bénin, cette initiative de l’Institut Français du Bénin en collaboration avec l’Université d’Abomey-Calavi s’est déroulée autour de cinq tables rondes. Les thématiques abordées durant ce colloque scientifique sont relatives à l’héritage de Joseph Ki-Zerbo, la place de l’oralité dans l’historiographie africaine, Joseph Ki-Zerbo et sa vision pour l’Afrique, le rôle de l’universitaire dans le débat politique, l’héritage de Joseph Ki-Zerbo pour quelle visibilité pour la recherche africaine. Autour de la table de réflexion et de discussion, plusieurs panélistes comme le professeur Essohanam Batchana et docteure Monica Coralli du Togo ; les docteurs Edwige Zagre Noaga Birba et Elise Ilboudo-Thiombiano du Burkina-Faso. La Côte d’Ivoire était représentée par les professeurs Aka Kouamé, Simon Pierre Ekanza et Pierre Kipre. Les professeurs Abou-Bakary Imorou, Alexis Adande, Didier Houenoude et les docteurs Blandine Agbaka, Rose Akakpo, Patrick Effiboley, Pascal Zantou, Monique Ouassa-Kouaro, Arthur Vido et Paul Akogni sont les représentants du Bénin. L’invitée d’honneur de ce colloque hommage à l’historien africain pour célébrer son centième anniversaire de naissance, est le professeur Catherine Coquery-Vidrovitch de la France.
L’héritage de Joseph Ki-Zerbo, estime Marc Vizy, ambassadeur de France au Bénin, est fondateur d’une nouvelle vision juste de l’Afrique, une Afrique non seulement sujet, mais aussi actrice de l’écriture de l’histoire.Nous sommes sincèrement heureux, martèle-t-il, de contribuer à l’organisation de ces deux journées d’hommage.
« Il apparaît tout à fait légitime de célébrer les dignes filles du continent africain qui, à travers leur pensée et leurs actions, ont contribué à une meilleure connaissance de notre histoire, de nos savoirs et nous ont rendu aux yeux du monde, notre dignité africaine. Le professeur Joseph Ki-Zerbo est de tous les pays du continent africain. Il est donc naturel que des béninois, des ivoiriens, des sénégalais, des togolais ou encore des Burkinabé lui rendent hommage en terre béninoise », dira le professeur Aliou Saïdou, 2e vice-recteur de l’UAC, à l’occasion de la cérémonie d’ouverture du colloque.
Qui est Joseph Ki-Zerbo ?
Joseph Ki-Zerbo a passé ces années d’études entre son pays le Burkina-Faso et la France où en 1956, il passe avec succès l’agrégation d’histoire à la Sorbonne. Il soutient sa thèse de doctorat à l’Institut d’Etudes Politique de l’Université de Paris. Dès lors, le professeur Joseph Ki-Zerbo devient professeur des universités. Chercheur acharné, le professeur Joseph Ki-Zerbo est l’un des plus puissants chercheurs de l’Afrique contemporaine. Sa pensée a traversé et marqué les âges. Dans la dynamique d’une révision des paradigmes, en matière de recherche et d’épistémologie, Joseph Ki-Zerbo a ouvert la voie à des générations successives d’intellectuels et de plus en plus fiers du passé de l’Afrique, qu’ils s’approprient et travaillent à transmettre à travers leurs travaux. Jusqu’à son décès en 2006, Joseph Ki-Zerbo a cru en l’Afrique, malgré un afro pessimisme ambiant qui touchait un grand nombre d’africains.
Edouard KATCHIKPE