Sur initiative de l’association « Okpara Culture », les sages, notables et garants de la tradition de l’ère culturelle Adja-Tado ont été conviés à une causerie-débat autour de la thématique « Fête du Yêkè-Yêkè dans la tradition Adja-Tado ». Pour sa causerie mensuelle du mois de septembre, l’association « Okpara Culture » est sortie de sa termitière de Zogbohouè pour aller à la rencontre de cette célébration traditionnelle et annuelle de la communauté Guin. A la maison des jeunes de Comè, le vendredi 30 septembre 2016, la jeunesse de Comè est venue se ressourcer de sa tradition. Trois garants de la culture traditionnelle du milieu étaient mandatés à transmettre le savoir aux jeunes. Fête de purification, de partage, de réconciliation et de paix, explique la prêtresse Abla Ahouangansi, la célébration du Yêkè-Yêkè démarre par la cérémonie de la prise de la pierre sacrée dite « Kpéssosso ». Les rites ont lieu à Glidji, un lieu sacré de pèlerinage pour le peuple Guin, renchérit le haut dignitaire Togbé Kpatavla. « Les cérémonies de lancement sont présidées par les divinités Bossomaflin et Togbé Lankpan », fait-il remarqué avant d’énumérer les différentes coutumes qui marquent cette célébration. Après le rite ‘’Kpéssosso’’, souligne-t-il, s’en suit le ‘’Vodoundjapou’’ et le ‘’Sitoutou’’ qui ne sont rien d’autres que des cultes d’offrande et de libation dédiés aux mânes des ancêtres pour implorer leur clémence et restaurer la paix au sein de la communauté. Au dignitaire Togbé Mensah d’ajouter que pendant cette fête, toutes les discordes et tensions entre fils et filles de la communauté Guin sont censées être réglées pour laisser place à la tendresse et à la réjouissance populaire. Cette réjouissance est une occasion pour la communauté de se régaler les papilles. Le repas Yêkè-Yêkè, fait à base de maïs ou du riz, ressemblant à du couscous est servi aux divinités avant sa consommation dans la communauté. Elle est souvent accompagnée de sauce tomate à la viande ou au poisson selon les préférences de chacun. Même si Yêkè-Yêkè reste une fête identitaire des peuples Guin, la prêtresse Abla Ahouangansi insiste qu’elle est ouverte également à toutes les ethnies. « Il n’y a pas que la communauté Guin qui célèbre le Yêkè-Yêkè. Un Fon, un Dendi, un Goun peut le célébrer aussi, pourvu qu’il soit marié à un natif Guin », renseigne la prêtresse. Pour précision, la fête du Yêkè-Yêkè dont les manifestations ont déjà démarré est à sa 354ème édition cette année. Les manifestations se déroulent de la période du mois d’Août à Décembre.
Edouard KATCHIKPE