Réouverture de l’exposition Art du Bénin, mise en place du Conseil National des Organisations d’Artistes et des Acteurs Culturels (CNOA), démarrage du projet des classes culturelles, annonce de grands chantiers infrastructurels. C’est ce que le Bénin a enregistré sur le plan culturel au cours de l’année 2022. C’est à lire dans cet article bilan.
Après une première tentative qui s’est avérée infructueuse, le rêve du gouvernement de réorganiser les acteurs du secteur des arts et de la culture au Bénin s’est finalement concrétisé le 15 mars 2022. Les acteurs culturels se sont retrouvés en conclave au Palais des Congrès de Cotonou pour élire leurs représentants au Conseil National des Organisations d’Artistes et des Acteurs Culturels (CNOA). Cette réforme structurelle, a souligné Jean Michel Abimbola, le ministre en charge de la Culture, vient pour corriger la société culturelle caractérisée par une certaine illisibilité, une absence de structuration efficiente et la faible qualité de la gouvernance politique, stratégique, financière et humaine des organisations qui la composent. A l’issue des élections, les acteurs culturels Sèdjro Giovanni Houansou, Carole Lokossou, Mireille Missihoun alias Assi Kiwa, Rodrigue Gotovi, Stanislas Dègbo, Razak et Mozard ont été plébiscités pour siéger au sein de l’instance faitière des acteurs culturels du Bénin. Le rôle dévolu au CNOA est de constituer des instances de la Maison de l’artiste, contribuer à la facilitation pour l’enrôlement des artistes dans les dispositifs sociaux du gouvernement comme le RAVIP et l’ARCH, faire consulter pour les choix stratégiques du ministère dans le cadre de l’exécution du volet Culture du Programme d’actions du gouvernement, offrir une garantie de soutien pour la mobilisation des financements extérieurs au profit du secteur , travailler à l’appui à la professionnalisation et au développement du secteur. Cette prouesse réalisée en début d’année dans le secteur de la culture au Bénin va baliser le terrain à d’autres initiatives.
Exposition Art du Bénin d’hier à aujourd’hui, réouverture d’une nouvelle saison
Un musée circonstanciel érigé dans l’enceinte du Palais de la Marina, accueille des visiteurs métissés nourrissant de l’intérêt pour les œuvres patrimoniales du Bénin restituées par la France et une centaine d’œuvres d’art contemporain. C’est l’exposition ‘’Art du Bénin d’hier à aujourd’hui ’’qui a rouvert ses portes pour une deuxième saison de quarante-cinq (45) jours supplémentaires de visite. Elle s’est ouverte, dans deux salles d’un musée de 2000m² pour répondre à la forte demande des passionnés de l’art, suite à l’engouement et aux échos favorables de la première exposition des Trésors royaux. « Il s’agit de donner à nos compatriotes de la diaspora, connectés à cette actualité, l’opportunité de profiter de ces œuvres à la faveur des vacances estivales. Mais, il s’agit aussi d’offrir à nos hôtes et personnalités, spécialistes et experts venus d’Afrique et du monde, le plaisir et l’avantage de partager la visite de ces trésors afin de toucher du doigt la réalité de la vision que le Bénin se donne, le défi de développer, avec méthode depuis quelques années, le secteur de la culture et des arts », a souligné Babalola Jean-Michel Abimbola, le ministre du tourisme, de la culture et des arts, le 15 juillet 2022, au Palais de la Marina, pour renseigner sur les motivations de la réouverture de l’exposition Art du Bénin. L’autorité ministérielle a saisi également cette occasion d’annonce de réouverture de l’exposition dytique pour annoncer quelques chantiers en perspective pour la dynamisation du secteur culturel béninois. Il s’agit, renseigne Babalola Jean-Michel Abimbola, de la réhabilitation de certains musées publics et de la création de nouveaux. Ainsi, la Galerie nationale va faire peau neuve et la capitale économique du Bénin va bénéficier du Musée d’Art Contemporain de Cotonou (MACC). Il est prévu aussi la création prochaine du Quartier Culturel et Créatif de Cotonou. C’est un centre qui, explique l’autorité ministérielle, sera un lieu de concentration de l’activité artistique et culturelle et qui génèrera une densité d’espaces et d’expressions des créateurs plasticiens avec tous les services qui leurs seront rattachés. Le ministre du tourisme, de la culture et des arts a annoncé également la création d’un Centre Pluridisciplinaire des Arts. L’objectif de la création de ce centre, permettre aux artistes qu’ils soient des arts plastiques ou visuels, d’exprimer leur talent, de s’épanouir, mais également de bénéficier d’enseignements complémentaires et de renforcements de capacités.
Les classes culturelles prennent l’envol avec la formation des encadreurs culturels
La nouvelle est apparue dans la soirée du 05 octobre 2022 à travers un communiqué du ministère du Tourisme de la culture et des arts. l’autorité Ministérielle renseigne que dans le cadre de l’effectivité des classes culturelles, les encadreurs culturels affectés dans les communes sont conviés à une formation avant leur déploiement sur le terrain. Cette formation qui a lancé les hostilités du programme des classes culturelles s’est déroulée du 10 au 20 octobre 2022 à l’Université d’Abomey-Calavi pour les encadreurs affectés dans les départements de l’Atlantique, du Littoral et de l’Ouémé ; à l’Ecole normale des instituteurs de Dogbo pour les encadreurs affectés dans les départements du Zou, Plateau, Mono et le Couffo et à l’Université de Parakou pour les encadreurs affectés dans les départements du Borgou, Alibori, Atakora et de la Donga.
Changement de dénomination du FAC, dissolution de l’équipe dirigeante
« La dynamique que le Gouvernement envisage aujourd’hui, c’est de simplifier au mieux l’administration du Fonds. Le terme développement ajouté vise à monter le niveau d’ambition que le gouvernement porte au Fonds et au monde culturel. » Ainsi s’est exprimé Wilfried Léandre Houngbédji, Secrétaire général adjoint du Gouvernement pour éclairer la lanterne des journalistes sur les motivations de la création du Fonds de Développement des Arts et de la Culture en remplacement au Fonds des Arts et de la Culture. C’était à l’occasion d’une séance d’échanges hebdomadaire avec les professionnels des médias, le vendredi 21 octobre 2022. Partir de la terminologie ‘’aide’’ pour arriver au ‘’développement’’, cela a bien un fondement selon Wilfried Léandre Houngbédji qui renseigne : « Il ne s’agit donc plus seulement d’aider. Il s’agit de faire en sorte que se développent ce secteur, ses acteurs, ses animateurs afin qu’eux aussi vivent de plus en plus bien de ce qu’ils font. » Cette annonce a été suivie quelques jours plus tard de la dissolution de l’équipe dirigeante en place de la FAC.