La réinscription des candidats admis mais invisibles dans la base de données de l’enseignement secondaire pour un nouveau test de recrutement n’est pas du goût du Collectif National des Aspirants du Bénin. Il l’a fait comprendre, le jeudi 30 Avril 2020, à la faveur d’une cérémonie de remise de deux dispositifs de lavage des mains tenue au CEG Gbégamey.
«Il y a actuellement un véritable malaise dans l’enseignement secondaire qu’il importe de porter à la connaissance du Chef de l’État lui-même. Il s’agit de la psychose engendrée par la publication en mars dernier d’une supposée base de données des compétences qui ne comporte plus les noms de tous les admis des différents tests organisés par le gouvernement en 2019 notamment les noms de la totalité de ceux qui sont reçus à l’évaluation de janvier et une bonne partie des admis aux tests de Mai et d’Août. Ce qui veut dire que cette nouvelle base, contrairement à celle qui a servi au déploiement de ces Aspirants dans les établissements, connait l’éjection de plus de la moitié des admis retenus par mérite dans la base de données des compétences ». Ce sont les premières déclarations de Pierrot Akodjenou, porte-parole du Collectif National des Aspirants du Bénin après la remise de deux dispositifs de lavage des mains au directeur du CEG Gbégamey en vue d’accompagner la volonté du gouvernement dans la lutte contre la pandémie de la Covid-19. Selon le porte-parole, la demande faite aux admis n’ayant plus retrouvé leurs noms et qui travaillent déjà sur le terrain, de s’inscrire pour passer à nouveau le même test relève d’une irrégularité et d’une injustice notoire. « Le Directeur Adjoint de Cabinet du MESTFP a confusément promis sur une émission de l’ORTB, la prise en compte d’une partie des admis de Janvier, délaissant maladroitement le grand nombre des admis de Mai et d’Août », renseigne-t-il avant de marteler que le compte rendu du Conseil des ministres en date du 25 septembre 2019 a bien indiqué le nombre de 15.875 aspirants retenus dans la base de données des compétences dans l’enseignement secondaire.
Le retard dans le virement des salaires décrié
L’autre problème relevé par le porte-parole du Collectif dans son message est relatif au retard ou à l’absence sur plusieurs mois des virements de salaires des jeunes recrues. « A ces problèmes s’ajoutent d’autres tels que le retard ou l’absence sur plusieurs mois des virements de salaires de ces jeunes recrues à qui sont assignées les mêmes missions que celles des Permanents. Ils produisent sans cesse des demandes de réclamation sans succès à l’endroit de la Direction Générale de l’ANPE, la discrimination très poussée dans la gestion des primes relatives aux Animations Pédagogiques de Zone dont seuls les APE et ACE bénéficient en dépit de l’objectif qui sous-tend cette activité qui est de renforcer les capacités des enseignants en les mettant tous au même niveau d’information », confie-il avant d’ajouter qu’au-delà de tous ces traitements désagréables, les Pré-insérés au métier d’enseignant baignent déjà dans un souci permanent de savoir qu’à partir du mois de juillet prochain, ils seront sans salaire, sans aucun soutien de l’État tel que l’a prévu leur contrat de travail avec L’Agence Nationale pour la Promotion de l’emploi.
Le président de la République appelé à la rescousse
Ces irrégularités soulignées par le représentant de cette catégorie d’enseignants leur donnent du fil à retordre. « Le dossier relatif à la constitution de la base de données dans le sous-secteur de l’enseignement secondaire reste et demeure la question brûlante à laquelle le chef de l’État doit penser dans ce sous-secteur. Ainsi, par ce geste insignifiant certes mais symbolique, le Collectif National des Aspirants du Bénin sollicite une fois de plus de la part du chef de l’État, Son Excellence Patrice Athanase Guillaume Talon, une implication personnelle dans la réactualisation effective de la base de données des compétences en souffrance depuis plus d’un mois dans l’enseignement secondaire afin que tous les noms des admis y compris ceux qui, par peur, auraient déjà déposé les dossiers pour participer à nouveau au même test, soient restaurés », plaide Pierrot Akodjenou porte-parole du Collectif National des Aspirants du Bénin pour montrer toute l’angoisse qui est celle de ses collègues concernés.
Edouard KATCHIKPE