Passées les émotions folles de l’attente des résultats du CEP et BEPC 2020, les jeunes candidats de ces examens nationaux ont obtenu, les semaines écoulées, la délivrance. Ce qui n’est pas encore le cas de leurs aînés candidats au Baccalauréat 2020 qui vivent déjà la psychose, surtout à la veille de la première délibération prévue demain, selon les promesses faites par la ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, Eléonore Yayi Ladékan.
La tension monte et refuse de descendre. Les cœurs battent à un rythme infernal sans cesse. Le sommeil est isolé laissant place à des nuits blanches qui se succèdent. Le bien et le mal s’entrechoquent dans les têtes, ouvrant aux plus courageux la porte de l’espoir d’une réussite imminente. A l’opposé, les sceptiques de faibles esprits se laissent envahir de l’intérieur par le vent crasseux d’un ignoble échec qui tentent de refouler, depuis des jours, mais sans jamais y parvenir. C’est ainsi le destin actuel de nos candidats à l’examen du Baccalauréat 2020. La psychose mêlée à une peur incontrôlée les habite sans cesse et encore plus fortement à la veille de cette première délibération du BAC confiée à 333 jurys. Le signal de l’instabilité intérieure chez les candidats est annoncé par le confort de certains enseignants correcteurs devant des balles de copies, visités récemment par les ministres des Enseignements Secondaire, Technique et de la Formation Professionnelle, Mahougnon Kakpo, et de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, Eléonore Yayi Ladékan, accompagnés du directeur de l’Office du Baccalauréat, Alphonse da Silva. Au pas de charge, les différentes délégations étaient dans l’Ouémé, puis à Cotonou, dans divers centres de correction à l’instar du CEG Le Nokoué, pour s’imprégner des conditions de correction des copies et sûrement de la qualité des rendus des candidats en termes de performances même si cela relève d’une grande discrétion. De l’appréciation générale servie au public, « tout va bien ». Seulement, cette formule laconique consacrée n’a pu évacuer le stress qui cristallise, de plus en plus, les candidats. Ils sont beaucoup à être désemparés, troublés, apeurés, instables et moralement malades dans l’attente de l’inconnu. « Je n’ai plus d’appétit, difficilement je mange chaque jour qui passe et qui me rapproche de la date de la première délibération. Hier, mon compagnon m’a amenée faire un tour en ville pour évacuer un peu le stress mais je ne peux pas dire qu’il l’a réussi. La peur m’habite continuellement. Je suis pressée de connaître mon résultat », a confié, la voix tremblotante, Solange T., candidate à l’examen du Baccalauréat. Idem pour son frère aîné, lui aussi candidat. « C’est difficile actuellement. Je ne dors plus bien. J’ai perdu le sommeil. Je n’ai même plus envie d’aller voir les amis. Tout est fade et bizarre à la fois pour moi et je compte bien retrouver ma lucidité, mais pas sans connaître mon résultat au BAC », a expliqué à Educ’Action, Théodore T. Et comme ces deux candidats accrochés et anxieux, ils sont plusieurs centaines à perdre leurs habitudes sous l’effet du stress et l’imminence de la première délibération de l’examen du Baccalauréat. Vivement que les choses s’accélèrent et qu’il y ait moins de casses à l’arrivée demain mercredi, jour de la première délibération du BAC 2020 au Bénin.
Serge David ZOUEME