A l’instar des autres pays du monde, le Bénin a sacrifié à la tradition de la célébration de la Journée Internationale de la Musique, le 21 juin dernier. A l’occasion, Educ’Action a tendu son micro a deux acteurs de la musique au Bénin pour opiner sur l’avenir de la musique au Bénin. Voici leurs réponses.
Romain Agbangla, promoteur du complexe artistique et culturel Jaya Center
« Le gros lot, c’est au niveau des musiciens qui doivent tout faire pour être professionnels. »
«Il y a beaucoup de choses à corriger dans le secteur. Il faut que les musiciens saisissent l’opportunité de se rendre professionnels pour ne plus faire de la musique, le dernier point de chute, c’est-à-dire, quand je suis mécanicien ou coiffeur et que cela ne marche plus alors je me lance dans la musique. Non ! Même si je sens en moi toutes les potentialités pour faire de la musique, il faudrait que j’aille à l’école de la musique. Des gens ont 20 ans de carrière musicale mais ne peuvent pas faire du live, ne peuvent pas chanter direct, ne peuvent pas rester dans la gamme ou rester dans le temps. C’est terrible. Ces personnes rentrent au studio, on arrange tout et même pour faire le playback, il ferme le micro et ils font la bouche. Mais, je ne serai pas négatif ni pessimiste. Je dirai simplement que la musique béninoise à de l’avenir. Nous sommes sur la bonne voie et je crois que ceux qui ont eu le mérite, qui ont gagné la confiance des artistes à divers niveaux pour se retrouver au niveau du CNOA ont de gros défis devant eux. Mais, le gros lot, c’est au niveau des musiciens qui doivent tout faire pour être professionnels. »
Assy Kiwah, coordonnatrice du Réseau des Femmes Artistes du Bénin et représentante des musiciens au sein du CNOA
« Nous avons beaucoup d’artistes au Bénin, mais il nous reste la qualité dans ce que nous faisons. »
«Nous avons beaucoup d’artistes au Bénin, mais il nous reste la qualité dans ce que nous faisons. Nous devons travailler à être plus professionnels. Nous devons travailler pour que notre musique traverse nos frontières. Sur le plan de l’industrie culturelle, sur le plan de la professionnalisation, il y a du travail à faire pour que la musique béninoise soit exportable. Avec les réformes entamées par le président de la République, le ministre en charge de la Culture et le Fonds des Arts et de la Culture, je pense que nous pouvons espérer des lendemains meilleurs pour la musique béninoise. Vous voyez, par exemple, les classes culturelles vont commencer à partir de la rentrée prochaine. C’est déjà un signe fort que quelque chose va passer. Donc, nous avons de l’espoir. Il y a déjà des idées, nous allons y travailler pour qu’au niveau de la musique nous puissions être au rendez-vous des nations. »
E. K.