Doter les participants d’un outil efficace en vue de jauger la qualité des manuels scolaires en usage dans les six pays de l’Afrique francophone subsaharienne, que couvre le programme «Ressources Educatives», financé par l’Agence Française du Développement (AFD). C’est l’objectif de l’atelier régional d’évaluation de la qualité des manuels scolaires qui s’est déroulé ce jeudi 11 novembre 2021 au Bénin Royal Hôtel à Cotonou. Organisé par la Conférence des Ministres de l’Education des Etats et gouvernements de la Francophonie (CONFEMEN) et l’UNESCO, cette rencontre a permis aux experts et acteurs de l’éducation de réfléchir sur la qualité des manuels scolaires et leur alignement avec les curricula et les besoins de développement basés sur les avancées scientifiques récentes dans les domaines de la pédagogie et de la didactique. Face aux nombreux défis pour garantir une éducation de qualité à tous les enfants, les participants ont pris des décisions à même de remédier aux insuffisances des systèmes éducatifs des pays couverts par le programme «Ressources Educatives». Il s’agit du Bénin, du Burundi, du Sénégal, du Togo, du Niger et de Madagascar. Le manuel scolaire, souligne Abdel Rahamane Baba-Moussa, secrétaire général de la CONFEMEN, est un intrant incontournable dans l’amélioration des performances scolaires des apprenants. «La qualité du manuel scolaire est nécessaire pour permettre à l’éducation d’assurer sa fonction de transmission culturelle en tenant compte des valeurs et des identités culturelles. L’un des principaux supports dans les enseignements-apprentissages, cela a été démontré largement par les études du PASEC, montre une forte corrélation entre la disponibilité du manuel scolaire et les performances des élèves. Le rapport de l’Observatoire de la Qualité de l’Education a permis d’identifier le manuel scolaire comme l’un des éléments déterminants de la qualité de l’éducation», renseigne-t-il. Inscrit dans la même logique, Youssouf Ouattara, représentant du directeur de l’UNESCO à Dakar, renchérit que ces supports constituent des outils indispensables à l’enseignement et à l’apprentissage avant d’ajouter : «C’est dans cette veine que l’UNESCO et la CONFEMEN ont conjuré leurs efforts pour engager l’évaluation des manuels au programme dans six pays d’Afrique francophone subsaharienne, grâce au projet Ressources Educatives initié et financé par l’AFD et mis en œuvre par l’UNESCO et l’Institut Français». Dans un contexte mondial marqué vers un afflux pour le numérique, fait remarquer Salimane Karimou, ministre des Enseignements Maternel et Primaire, il est impérieux de rechercher des solutions hardies et efficaces pour assurer la qualité de nos manuels scolaires afin de répondre aux besoins des systèmes éducatifs dans lesquels l’enseignement de base, dans 70% à 95% des cas, fait recours aux manuels scolaires. «Il apparait important pour nous de voir et d’analyser sur quelles bases les manuels scolaires sont sélectionnés et mis au programme, notamment les manuels de mathématiques de l’enseignement primaire, secondaire général, en vue d’améliorer ce processus car le choix du meilleur livre est le premier pas vers la réussite scolaire. Ainsi, à l’heure de la technologie, nous nous devons de trouver des moyens modernes et scientifiques d’évaluation et de sélection des manuels scolaires, surtout dans les disciplines fondamentales», martèle l’autorité ministérielle. Cet atelier régional a été l’occasion pour les participants d’apporter des remarques et suggestions sur le projet de «La Déclaration de Cotonou sur l’évaluation de la qualité des manuels scolaires».
Edouard KATCHIKPE