Plus rien ne sera comme avant dans la filière de l’Economie Familiale et Sociale (EFS). Cette détermination à améliorer les choses émane des praticiens de la discipline qui se sont réunis en Assemblée Générale ordinaire, le samedi 29 août 2020, au CEG Sainte-Rita. Echanges et panel de discussions ont meublé cette rencontre soldée par l’élection du bureau exécutif de l’Association pour la Promotion de l’Economie Familiale et Sociale (APEFS).
C’est avec 48 voix pour sur 63 votants que Gloria Kponou a été plébiscitée par ses collègues pour présider, les trois années à venir, l’Association pour la Promotion de l’Economie Familiale et Sociale (APEFS). A la tête du bureau exécutif composé de onze membres, Gloria Kponou mesure déjà les enjeux de son nouveau poste et s’engage à relever les défis avec la nouvelle équipe dirigeante pour sortir l’association des sentiers battus. « Les difficultés sont légion et nous les avons toutes notées. Notre première action sera d’élaborer un plan stratégique de relance des activités en s’inspirant des conseils, des suggestions et des apports des invités présents à l’Assemblée Générale », renseigne la nouvelle présidente de l’APEFS au micro de Educ’Action. Venus de tous les départements du Bénin, enseignants d’Economie Familiale et Sociale et autres acteurs de la discipline se sont retrouvés pour envisager un nouveau départ de l’APEFES. Placée sous le thème ‘’Apport de l’Economie Familiale et Sociale dans la vie ‘’, cette rencontre a été l’occasion pour les participants de passer en revue le chemin parcouru depuis la création de l’association en 2003, les maux qui entravent le développement de EFS au Bénin et les approches de solutions plausibles en vue de changer la donne. « Il est constaté que les professionnels de l’EFS interviennent dans les secteurs de l’éducation, de la santé, de la restauration, du social et dans bien d’autres domaines. Ils mènent des actions de développement isolées. Cette réalité ne permet pas d’appréhender la dynamique de cette discipline dans le développement économique et social du Bénin et pose par conséquent, un véritable problème de représentativité à divers niveaux. C’est donc l’occasion pour nous, à travers ce nouveau départ, d’assumer notre part de responsabilité en menant des actions en faveur du développement durable », lance Edith Ouassa, présidente du comité préparatoire, à l’ouverture des travaux avant de souligner que la tenue de cette Assemblée Générale se justifie par la détermination des membres de l’APEFS à redorer l’image de l’EFS dans l’environnement éducatif béninois. A Rolande Sylvie Gbénou Tokpanou, représentant la Direction de l’Enseignement Technique et la Formation Professionnelle d’ajouter que cette association intervient pour jeter les bases d’une organisation formelle et bien structurée en vue de réfléchir sur l’apport de l’EFS dans la vie des familles, sans oublier l’élaboration d’une feuille de route de réalisation des activités. Pour Nathalie Togbé, représentant le Conseil National de l’Education, cette association revêt une importance particulière pour le système éducatif béninois dans la mesure où cela va permettre de donner plus de visibilité à l’EFS qui privilégie dans son enseignement, le savoir-faire en art culinaire, en hygiène de santé, en pratique domestique, hôtelière et en couture. Au regard de ces observations, poursuit-elle, le CNE ne peut que soutenir l’idée de se regrouper pour réfléchir et poser les bases du développement de la filière. « L’EFS vise l’amélioration des conditions de vie des populations et par conséquent l’épanouissement individuel, le bien-être familial, communautaire et social. En même temps que vous intervenez dans l’éducation familiale et citoyenne, vous touchez également à plusieurs autres secteurs d’activités économiques. Il vous revient donc, mesdames et messieurs les spécialistes de l’EFS, de donner de la visibilité au métier auquel concourt l’enseignement de l’EFS car, pour prendre confortablement place à bord de la nouvelle dynamique éducationnelle fortement axée sur l’emploi, vous avez le devoir de vous rendre plus visible et convaincant », dira Robert Dossou Gbodjinou, directeur départemental de l’ESTFP, au nom du ministre de tutelle, Mahougnon Kakpo.
Des approches de solutions pour la promotion effective de l’EFS …
Le panel de discussions autour du thème : ‘’Apport de l’Economie Familiale et Sociale dans la vie’’ est animé par Mireille Sagbohan et Léocadie Migan, toutes deux professeures certifiées de l’EFS. De l’avis de Mireille Sagbohan, le manque de visibilité de la filière relève du fait que les spécialistes ne font pas des efforts nécessaires pour sa valorisation. Aussi, fait-elle observer, la formation n’est pas toujours adaptée aux réalités de notre pays, ce qui nécessite donc une réorientation de la formation. « Nos chefs d’établissements ne prennent pas la mesure de la chose et ignorent l’importance de la matière, ce qui les amène à classer cette discipline au second rang. Nous avons l’obligation de ne pas nous arrêter en si bon chemin car, en avançant seul, on va vite peut-être, mais en se serrant les coudes, nous irons plus loin. L’Etat providence n’existe plus, nous devons innover, trouver des stratégies de développement en dehors de l’enseignement et Dieu sait qu’il y a tellement d’opportunités par rapport à la formation », a détaillé Léocadie Migan sur le thème en débats avant d’exhorter les différents acteurs du système éducatif à donner une place de choix à cette discipline.
Des recommandations pour plus d’impact de l’EFS …
Pour redorer le blason de l’EFS, les participants ont formulé quelques recommandations. La révision des programmes de formation en EFS dans les CEG ; la dotation des lycées et collèges de matériels nécessaires pour les travaux pratiques ; la création des filières de spécialités en EFS à l’université comme l’entretien du linge ou la puériculture ; l’allocation à l’EFS du coefficient 2 ; le respect du quota horaire qui est de 3 heures par semaine ; la prise en compte de l’EFS dans les concours programmés dans l’enseignement général ; la permission aux diplômés de l’EFS d’intervenir dans d’autres ministères tels que le ministère de la famille et le ministère de l’environnement ; et la prise d’une décision de rendre obligatoire l’EFS dans l’enseignement général en sont quelques-unes.
Le NOUVEAU BUREAU EXECUTIF DE L’APEFS
Présidente : KPONOU Gloria
Président Adjoint : TOMETIN Gildas
Secrétaire Administratif : ZANNOU Narcisse
Secrétaire Administratif Adjointe : ADANDE Immaculée
Trésorière Générale : GAGNIHESSOU Denise
Trésorier Général Adjoint : HOUNGLI Lazare
Responsable aux affaires sociales : HOLONOU Victoire
Responsable à l’organisation et à l’information : DANNOU Nicole
Responsable à l’organisation et à l’information adjointe : AHOUANSOU Danielle
Responsable aux affaires pédagogique et culturelle : EKE Hermione
Responsable aux affaires pédagogique et culturelle adjointe : ZIME ZAKARI Foussénatou
Avis de quelques participants
Edith Ouassa, présidente du comité préparatoire de l’AG
« Pour les membres du bureau qui viennent d’être élus, qu’ils prennent vraiment la mesure de l’enjeu et se mettent réellement au travail »
«Je suis très satisfaite parce que moralement, j’avais cette responsabilité de conduire la tâche qui m’a été confiée, il y a un an. C’est un aboutissement heureux. Pour les membres du bureau qui viennent d’être élus, qu’ils prennent vraiment la mesure de l’enjeu et se mettent réellement au travail afin que tous les défis que l’association doit relever puissent être une réalité. »
Gloria Kponou, nouvelle présidente élue de l’APEFS
« On a cru que l’EFS allait être enterrée au regard de ce qui se passe sur le terrain, mais ce jour, nous avons eu tous l’espoir qu’elle est en train de renaître de ses cendres »
«C’est pour moi un sentiment de joie et d’espoir. On a cru que l’EFS allait être enterrée au regard de ce qui se passe sur le terrain, mais ce jour, nous avons eu tous l’espoir qu’elle est en train de renaître de ses cendres et que nous allons pouvoir atteindre nos objectifs. Nos aînés se sont battus tout le temps et aujourd’hui, c’est à nous de prendre la relève. C’est au bout de l’ancienne corde, qu’on tisse la nouvelle. C’est ce qui a été fait ce jour et j’espère qu’avec l’apport de tout le monde, nous allons pouvoir relever les défis. Je voudrais profiter de ce canal pour remercier tous nos aînés et spécialement le comité d’organisation qui a fait un travail exceptionnel pour que les choses se passent au mieux. L’union fait la force, vivement que l’éveil se fasse et que nous puissions travailler en synergie d’actions. Ce n’est qu’ainsi que nous allons y parvenir ».
