Des Salles de classe décoiffées, feuilles de tôles retrouvées en lambeaux au sol. C’est le triste constat qu’on fait désormais au Collège d’Enseignement Général (CEG) de Kessounou Kodonou, situé dans la commune de Dangbo, département de l’Ouémé. L’incident remonte au 22 janvier 2023, où dans la nuit, un vent violent a fait son diktat en raflant presque tout sur son passage dans l’enceinte du collège.
Au total, trois salles de classe sont décoiffées, quatre salles de classe dont les feuilles de tôles sont enlevées et détruites en partie et deux salles de classe sur pilotis dont les tuiles sont cassées par endroits ; le surveillant et le censeur sont sans bureaux, car leurs toitures endommagées. Tel est le bilan fait par Valentin Sossi, le directeur du CEG Kessounou Kodonou. « C’est très tôt le lundi matin du 23 janvier 2023 que nous sommes venus au collège pour constater une telle situation où nos salles ont été décoiffées, ce qui nous plonge dans la désolation », confie le directeur. Dans le rang des apprenants du CEG Kessounou Kodonou, c’est aussi le chagrin qui se lit sur les visages. Se retrouver dans les salles de classes dont les toitures sont décoiffées laisse ces apprenants exposés aux intempéries. « Le soleil nous atteint facilement et on est obligé d’observer la position du soleil pour nous installer en classe. On craint ce qu’on va devenir quand les pluies vont commencer », s’inquiète Yves Hossou en classe de 4ème. Quant aux enseignants, ils se plaignent des conditions de travail auxquelles ils seront soumis le temps que va durer cette situation. Pour Issiaka Dossou Abata, surveillant général et enseignant d’anglais au CEG Kessounou Kodonou, « le problème que vont poser ces bâtiments décoiffés s’ajoute au manque d’infrastructures que nous avons dans l’établissement. On se plaignait de ne pas avoir assez de salles de cours. Et voilà ! Les quelques-unes que nous avons, connaissent malheureusement ce sort ». Cette situation enfonce davantage l’établissement dans la création de classes volantes.
Les démarches entreprises par les autorités du collège
Plusieurs démarches ont été menées par les responsables du CEG Kessounou Kodonou. Il s’agit notamment des interpellations et appels à l’aide adressés aux autorités à divers niveaux et ressortissants de la commune de Dangbo. Valentin Sossi, le directeur du collège, indique qu’il n’a pas tardé à alerter la hiérarchie de l’administration scolaire en faisant un compte rendu des dégâts enregistrés des suites de la tornade qui a emporté les toitures des salles.
Les associations de développement du village, de l’arrondissement, de la commune et de la vallée de l’Ouémé ont bien reçu des correspondances et des coups de fil de la part du directeur et des responsables de l’association des parents d’élèves du CEG Kessounou Kodonou. Il s’agit de lettres pour porter à leur connaissance ce qui s’est passé, rendre compte des dégâts et solliciter du soutien. Calixte Houessou, président de l’Association des parents d’élèves du CEG Kessounou Kodonou, affirme qu’il a été associé par le directeur pour signer avec lui les correspondances. « Nous avons envoyé des correspondances aux personnalités de notre localité, elles sont bien informées de ce qui s’est passé et j’avoue que personne ne peut dire aujourd’hui que la nouvelle ne lui est pas parvenue. » a-t-il renseigné. Citant les destinataires des correspondances, le président de l’Association des parents d’élèves du CEG Kessounou Kodonou dresse une liste de partenaires sollicités : « Les députés de notre circonscription électorale que sont les honorables Justin Agbodjèté et Mathias Kouwanou, le maire de la commune de Dangbo, l’opérateur économique Hyacinthe Agon, le chef d’arrondissement de Kessounou, l’Association de Développement de Kessounou, l’Association de développement de Hêtin-Sota et le coordonnateur général de Wéméxwhé, sont entre autres, ceux à qui ont été envoyées nos lettres. »
Valentin Sossi ajoute aussi qu’ils ont été reçus en audience par la préfète de l’Ouémé pour lui faire part de la situation. Elle a promis se mettre en ordre de bataille à leurs côtés. A en croire le directeur du collège, après les correspondances adressées, certains se sont portés sur les lieux, le site du collège, et d’autres ont envoyé des émissaires pour apprécier les faits et les promesses ont été faites.
Le directeur départemental découvre les dégâts
Constater les dégâts causés par la pluie torrentielle qui s’est abattue sur le CEG Kessounou Kodonou. C’est ce qui a motivé le directeur départemental des Enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle de l’Ouémé à effectuer une descente de terrain le 03 février dernier. Pour le docteur Bertin Dansou, le spectacle est désolant. « C’est le lieu d’appeler les bonnes volontés à l’aide pour voler au secours de cet établissement qui semble subir à chaque fois le malheur. Car, plus récemment, c’est la crue qui a marqué son passage ici, et cette fois-ci, une tornade dévaste deux modules de salles de classe ». Le directeur départemental rassure par ailleurs, que les dispositions sont en train d’être prises pour que le CEG Kessounou Kodonou soit réhabilité. C’est pourquoi il invite les apprenants à rester sereins et à s’occuper de leurs cours quelles que soient les conditions.
De la réhabilitation du CEG Kessounou
Kodonou
Réhabiliter le CEG Kessounou Kodonou est une urgence de l’heure en vue de permettre aux apprenants de cet établissement de suivre les cours dans de meilleures conditions. « L’Etat à lui seul ne peut tout faire et en tant qu’association de développement, notre solidarité doit être agissante. Pour l’instant, nous nous sommes mis en synergie d’actions avec la Coordination Wéméxwhé pour œuvrer à la réhabilitation du CEG Kessounou Kodonou », déclare Timothée Boko, coordonnateur de l’Association de Développement de Kessounou (ADEK). L’association etla coordination de Wéméxwhé comptent faire un geste le samedi 11 février 2023. La priorité, selon les indiscrétions, sera accordée aux élèves des classes de 3ème et Terminale afin que ces derniers étudient en toute sérénité et dans la sécurité. Valentin Sossi, directeur du CEG Kessounou Kodonou dresse encore la liste des besoins pour son collège décoiffé : « Il nous faut des bois pour la charpente, des feuilles de tôles et tuiles, des clous, des lambrequins et autres matériaux de construction pour réfectionner ces salles de classe décoiffées. » Il plaide également pour un reboisement du collège afin que des arbres y soient plantés pour atténuer les effets des changements climatiques. Il nourrit toujours l’espoir que quelque chose se fera pour soulager les peines des acteurs du CEG Kessounou Kodonou.
Obed SAGBO