Alors qu’on espérait le dégel dans ce bras de fer qui oppose les enseignants du supérieur à l’autorité de tutelle, une correspondance portant la signature du DC/MESRS, Bienvenu Koudjo, vient de vicier l’atmosphère, demandant expressément au recteur de l’UAC, le point des cours non exécutés dans la matinée du jeudi 31 janvier, jour du débrayage et les identités des professeurs absents et défaitistes. Par un communiqué parvenu hier à notre rédaction, l’Intersyndicale recuse et se justifie.
L’épée de Damoclès plane actuellement sur la tête des enseignants qui ont manifesté, le jeudi 31 janvier dernier, à travers un sit-in, leur indignation dans les locaux du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (MESRS), pour exiger l’annulation des nominations des doyens, vice-doyens, directeurs et directeurs adjoints des Unités de Formation et de Recherche (UFR) des Universités publiques du Bénin. Près de deux semaines après la tenue de ce mouvement de mécontentement, une note ministérielle vient de vicier l’atmosphère, demandant en express le point des cours non exécutés dans la matinée de ce jour de débrayage et les identités des professeurs défaitistes. En effet, dans un courrier en date du 06 février 2019 et signé du professeur Bienvenu Koudjo, directeur de Cabinet du ministère en charge de l’enseignement supérieur, le recteur de l’Université d’Abomey-Calavi est instruit à l’effet de produire un point des cours non déroulés dans la matinée du 31 janvier 2019. « Je vous invite à me faire parvenir le point des cours non déroulés le jeudi 31 janvier 2019 entre 09 heures et 12 heures, dans vos différents établissements ainsi que les noms et prénoms des enseignants programmés pour dispenser lesdits cours », indique expressément le courrier dont Educ’Action a reçu copie, et qui invite le recteur Maxime Da Cruz à faire parvenir au Cabinet de Marie-Odile Attanasso, ce point au plus tard le lundi 11 février 2019 à 12 heures 30 minutes.
Joint au téléphone par la rédaction de Educ’Action, hier lundi, le professeur Esaïe Gandonou, secrétaire général du Syndicat National des Enseignants du Supérieur (SNES) s’en remet au moratoire d’un mois donné par l’Intersyndicale des enseignants des Universités Nationales du Bénin au gouvernement. « Nous avons donné un moratoire d’un mois ; donc nous préparons un certain nombre de choses pour le moment », a laconiquement confié le syndicaliste. Quant au Sg du Synares, le professeur Jean Houndagba, il a promis revenir à la rédaction. Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, au moment où on mettait sous presse, l’Intersyndicale justifie la période d’inactivité indiquée dans le courrier du ministère par le déroulement de sa stratégie de riposte en réponse à la décision gouvernementale de suspension des élections. « L’Intersyndicale invite les chefs d’entités à simplement constater que la grande masse des enseignants étaient au sit-in pendant la période indiquée et les salles de cours inaccessibles à cause des mouvements organisés par les étudiants sur les campus », précise le communiqué dans lequel l’Intersyndicale « appelle la communauté universitaire à la vigilance, à la mobilisation et à l’union face à la crise qui secoue les UNB depuis la regrettable décision de suspension des élections des chefs d’établissements depuis plus de quatre mois. »
La Rédaction