8e colloque de l’Espace Mathématique Francophone : 21 nations du monde en réflexion sur l’enseignement des maths - Journal Educ'Action - Éducation au Bénin et dans le monde
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8e colloque de l’Espace Mathématique Francophone : 21 nations du monde en réflexion sur l’enseignement des maths

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Le Bénin accueille depuis le 8 décembre et ce, jusqu’au vendredi 16 décembre 2022, le 8e colloque de l’Espace Mathématique Francophone (EMF). La cérémonie officielle d’ouverture de l’évènement a eu lieu hier, lundi 12 décembre 2022 à la salle bleue du Palais des Congrès de Cotonou. La rencontre réunit des spécialistes de l’enseignement des mathématiques de 21 pays du monde entier.

Hymne national, allocutions et conférence inaugurale. Ce sont les moments forts qui ont rythmé la cérémonie d’ouverture de cet évènement international qui vise plusieurs objectifs : « permettre les échanges d’idées, d’informations, d’expériences, de recherches autour des questions vives en enseignement des mathématiques, en particulier en lien avec le thème retenu pour chacun d’entre eux; renforcer la coopération entre des chercheurs, formateurs, enseignants, vivant dans des contextes sociaux et culturels différents, et ayant des préoccupations communes quant aux questions touchant à l’enseignement des mathématiques; susciter la participation de jeunes enseignants et chercheurs aux débats sur l’enseignement des mathématiques, ainsi que leur contribution à l’élaboration de perspectives d’avenir ; favoriser la prise de conscience chez les enseignants, formateurs, chercheurs, de leur rôle dans l’élaboration de la culture mathématique de leurs pays respectifs ; contribuer au développement, dans la communauté francophone, de la recherche en didactique des mathématiques et de ses retombées, notamment sur les formations initiales et continues des enseignants ».
En procédant à l’ouverture de la manifestation scientifique, le professeur Alice Tata Mahougbé Kpota, représentante du recteur de l’Université d’Abomey-Calavi (UAC), a souligné que « les rencontres de l’EMF contribuent au développement d’une communauté francophone riche de ses diversités culturelles autour de l’espace des mathématiques au carrefour des continents, des cultures et des générations ».
Tout en invitant les participants à s’impliquer activement, le professeur Adolphe Cossi Adihou, président du comité scientifique du colloque, a rappelé les activités qui vont meubler cette messe scientifique. En plus des travaux en plénière et travaux en atelier, il a informé que le comité a prévu une activité « Covid-19 en discussion » pour échanger sur les effets de la pandémie sur l’enseignement des mathématiques. « La particularité de l’EMF, c’est que c’est une organisation régionale qui n’a pas une entité géographique mais une entité linguistique », a, à son tour, salué Jean-Luc Dorier, secrétaire général de la Commission Internationale de l’Enseignement Mathématique (ICMI). Il a aussi invité au développement de la collaboration Nord-Sud en donnant des responsabilités à part égale aux pays du Sud et qu’ils soient des organisateurs imprégnés de ces manifestations. Au nom de l’EMF, le professeur Laurent Theis, président du bureau exécutif, a aussi invité au renforcement de cette collaboration Nord-Sud à travers des échanges lors de ce colloque. Dans la même dynamique, le professeur Carlos Ogouyandjou, directeur de l’Institut de Mathématiques et de Sciences Physiques (IMSP) a, quant à lui, rappelé que l’EMF est un creuset de rencontre pour les scientifiques du monde entier ayant le souci de l’amélioration de l’enseignement et de l’apprentissage des sciences, en général, et des mathématiques, en particulier. Comme les autres intervenants, il n’a pas manqué de saluer tous ceux qui ont œuvré à l’organisation de la manifestation.
Après ces allocutions, les participants ont entamé les travaux proprement dits.

Une conférence inaugurale aux couleurs africaines

« Mathématique et milieu en Afrique ». C’est le thème de la première conférence plénière de cette 8e messe scientifique de l’EMF. La conférence a été animée par le professeur Saliou Touré, en provenance de l’Université Internationale de Grand-Bassam en Côte d’Ivoire.
« Après la pandémie de la Covid-19, il était urgent que les mathématiciens de l’espace francophone se retrouvent pour renforcer la coopération fructueuse qu’ils ont établie autour des problèmes posés par l’enseignement des mathématiques », a souligné le professeur de renommée internationale devant une salle comble.
« J’ai donc choisi d’axer mon intervention sur les interactions entre le milieu socioculturel des élèves africains et l’enseignement des mathématiques en Afrique », a poursuivi l’enseignant de mathématiques. Justifiant ce choix, il a révélé être convaincu « que les composantes de l’environnement socioculturel des élèves africains peuvent avoir une incidence positive sur l’enseignement des mathématiques ». Les uns après les autres, il a avancé divers arguments pour étayer son affirmation. Il a ainsi abordé la contribution importante des jeux africains à la construction du savoir mathématique. Dans son développement, il a montré comment les différentes équipes de conception de curricula et de livres de mathématiques, dont il a été membre ou qu’il a dirigé, ont utilisé la richesse de l’environnement socio-économique africain pour la construction et la transmission du savoir mathématique. Exposant le cas des livres IRMA qui ont servi toute l’Afrique francophone et même au-delà, il a martelé qu’il s’agissait pour les enseignants qui y ont contribué « de substituer une pédagogie de l’information à une pédagogie de l’action ». Les questions et contributions des participants ont permis de mieux comprendre les enjeux actuels de l’enseignement des mathématiques et d’ouvrir de nouvelles pistes de réflexion en la matière.
Jusqu’au vendredi, les activités vont être rythmées par des conférences plénières, onze groupes de travail, trois projets spéciaux, des discussions programmées, des sessions en parallèles, une table ronde et des témoignages.

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