Doctorants, post-doctorants, enseignants, chercheurs, conférenciers, ils sont venus d’Afrique, d’Europe et des États-Unis d’Amérique pour participer à la 2e école du Centre International de Mathématiques Pures et Appliquées (CIMPA) pour le compte de cette année 2022. Ce rendez-vous scientifique se déroule à l’Institut de Mathématique et de Sciences Physique (IMSP) de Dangbo. C’est une initiative du Centre d’Excellence d’Afrique pour l’impact sur le développement en Sciences Mathématiques Informatique et Applications (CEA-SMIA). L’école a ouvert ses portes le lundi 29 août pour se clôturer le vendredi 9 septembre 2022.
«Ces assises constituent un haut cadre de rencontre internationale sur les mathématiques parfois rares entre les mathématiciens chevronnés, des jeunes chercheurs et des étudiants pour discuter de l’art de la recherche puis résoudre des problèmes de développement. » C’est avec ces mots que le professeur Aliou Saidou, 2e vice-recteur de l’Université d’Abomey-Calavi (UAC), a procédé à l’ouverture officielle de cette deuxième école de l’année 2022 à l’IMSP, le jeudi 1er septembre. Portant sur le thème « Partial Differentialequations (PDEs) & Calculus of Variations », elle accueille plusieurs participants venus du monde entier. « Nous sommes reconnaissants à l’endroit des conférenciers de renommée mondiale, venus de la France, de l’Allemagne et des Etats-Unis d’Amérique pour les cours en présentiel, ou programmés en France, en Espagne et en Angleterre pour les cours en ligne, qui ont accepté d’introduire les jeunes participants venant du Bénin, du Burkina Faso, du Cameroun, du Congo, de la RDC, du Ghana, du Nigéria, du Sénégal, du Tchad et du Togo, des sujets de recherche actifs sur les équations aux dérivées partielles et le calcul des variations ayant des applications sur les problèmes réels d’évolution dans le temps et dans l’espace », a remercié le professeur Carlos Ogouyandjou, directeur de l’IMSP. Au nom du CIMPA, le professeur Yacinc Chitou, son représentant, a expliqué les tenants et aboutissant de l’organisation de cette école, la 2e cette année 2022 et la 6e qui est organisée au Bénin depuis 1997. Selon l’enseignant-chercheur, « le Bénin est un pays très important dans la région pour les activités mathématiques ». Les différentes allocutions ont vite laissé place aux travaux des jeunes chercheurs.
Aperçu des travaux
Dans ce cadre naturel où la verdure et l’air pur apaisent les esprits et l’intellect, les doctorants et post-doctorants, selon le professeur Guy Dègla, président du comité d’organisation, vont à la découverte de « l’état de l’art sur les équations aux dérivées partielles et le calcul des variations. » Après la première école de cette année consacrée à l’Algèbre, cette deuxième école porte sur le domaine de l’Analyse en mathématique. Plusieurs activités vont couvrir ces deux semaines d’intenses travaux, notamment six cours et sept modules de cours. En plus de cela, « nous avons des présentations de 10 minutes des chercheurs qui participent à l’école. C’est ainsi que les participants apprennent plus sur les recherches des autres et c’est un moyen de former des réseaux de recherche en Afrique entre les participants en plus de former un réseau avec les conférenciers qui sont là », informe Franca Hoffmann, professeur de mathématiques à l’université de Bonn en Allemagne. Membre du comité d’organisation, elle ajoute aussi qu’il y aura des sessions de carrière. Expliquant ce dont il s’agit, elle affirme qu’il s’agit de rencontres qui permettent aux participants de savoir comment construire une carrière dans le domaine de la recherche ou dans l’industrie, comment utiliser ce qu’on apprend en mathématiques appliquées pour résoudre les problèmes de la vraie vie. « Nous avons aussi la compétition de thèse en 3 minutes. C’est une activité au cours de laquelle il faut présenter son sujet de thèse en 3 minutes, pas à des spécialistes mais au grand public. Il faut être capable d’expliquer des concepts très compliqués et très abstraits dans un langage commun en 3 minutes », révèle la chercheuse allemande aussi en fonction à l’Institut Californien de Tecnologie (Calitech). Après les premières journées d’échange et de travaux, certains participants et acteurs n’ont pas manqué de donner leurs premières impressions.
Impressions de quelques participants
Ecclésiaste Tompé, Université de Maroua au Cameroun
«Mes impressions sont très bonnes. C’est une occasion qui nous est donnée de créer un réseau entre nous, chercheurs africains. Nous avons de la chance durant cette école car les professeurs viennent d’un peu partout dans le monde et ils nous font voir différents champs dans les mathématiques. La majorité des phénomènes naturels qui nous entourent, en agriculture, en technologie, se modélisent par des équations, et plus précisément par des équations aux dérivées partielles. L’interprétation des solutions de ces équations peut permettre de faire des améliorations.
Romziath Bidouan, doctorante en mathématiques fondamentales à l’IMSP
«J’apprécie beaucoup nos travaux car cela permet de mieux comprendre ce qui se fait dans les autres domaines dont on n’avait pas connaissance ainsi que dans ce que nous faisons. Moi je suis dans le domaine de la théorie des contrôles comme d’autres étudiants. A travers les présentations qu’ils font, je découvre d’autres choses que j’ignorais, d’autres notions qui nous seront utiles pour améliorer nos travaux.
Prof Guy Dègla, Président du comité d’organisation
«Grâce à cette école, il y aura le renforcement des capacités de nos étudiants-chercheurs et jeunes enseignants dans le domaine des équations aux dérivées partielles et le calcul des variations. Cette école pourrait leur permettre de choisir des équipes de recherche. Ils profitent pour avoir les outils afin de publier, de savoir dans quel journal publier. C’est une école qui permet, surtout aux Béninois et aux Africains de rompre, un tant soit peu, avec l’isolement scientifique. Même si les écoles se répètent, les thématiques sont différentes.