50 ans de coopération sino-béninoise : L’empreinte du dragon dans l’éducation et le bien-être socio-économique - Journal Educ'Action - Éducation au Bénin et dans le monde

50 ans de coopération sino-béninoise : L’empreinte du dragon dans l’éducation et le bien-être socio-économique

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Construction d’infrastructures routières, octroi de bourses d’études aux nouveaux bacheliers et étudiants, préservation d’un environnement sain. En un demi-siècle de rétablissement de coopération, l’empire du milieu a posé un pas de géant dans l’éducation, le mieux-être économique et social du Bénin.

Dans le hall du Centre Culturel Chinois de Cotonou, le mercredi 21 septembre 2022, c’est la course contre la montre pour les bénéficiaires de la bourse chinoise. La première vague des boursiers béninois s’envolent dans moins de quatre heures pour la Chine. Au nombre de dix pour cette première vague, ces nouveaux bacheliers et étudiants ont choisi l’empire du milieu pour poursuivre leurs études universitaires. Détenteur du Diplôme d’Etudes Agricoles Tropicales (DEAT), Fabrice Sèhoué, âgé de 25 ans, est en partance pour Hefei dans la province de l’Anhui pour continuer ses études en sciences et technologies alimentaires. Sur les raisons de ce choix, il confie : « J’ai préféré la Chine parce que c’est un pays qui a un niveau de développement assez élevé. C’est un pays où l’agriculture est très industrialisée. La Chine a mis tous les moyens pour pouvoir développer ce secteur. Cela va être utile pour moi dans le cadre de mes études. » Son compatriote Fredy Alonomba a décidé de se rendre à Beijing pour ses études en relations internationales. « La Chine est un pays développé et l’apprentissage est assez agréable. Les conditions d’apprentissage sont intéressantes et le niveau d’apprentissage est excellent. C’est l’endroit qu’il me faut », affirme-t-il tout souriant. Avec son baccalauréat, série D en poche, Norene Sakou a pu décrocher la bourse du China Schorlarship Council en vue de poursuivre ses études en Agronomie dans la région de Mongolie. Première cohorte de bénéficiaires de la bourse chinoise, ces étudiants béninois partent pour 4 années d’études pour les uns et 6 années d’études pour les autres, sanctionnées par l’obtention de la Licence. Trois autres vagues de boursiers béninois sont également en attente de se rendre bientôt en Chine pour le compte de cette année scolaire et universitaire 2022-2023. Tout ceci, au frais du contribuable chinois qui octroie, depuis le rétablissement de la coopération sino-béninoise en 1972, des bourses d’études pour bacheliers et étudiants béninois. Pour regagner l’aéroport international cardinal Bernardin Gantin de Cotonou, certains bénéficiaires montent à bord de voitures tandis que trois autres bénéficiaires prennent leurs motos à quatre temps, communément appelé « Djènana ».

La Chine engagée dans la lutte contre la pollution au Bénin

Le protocole de Kyoto exhorte les pays signataires dont le Bénin, à réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre. Le besoin de remplacer les anciennes motos à deux temps très polluantes par des moteurs à quatre temps s’est fait sentir au Bénin. Au nom du rétablissement de leur coopération, la Chine s’est engagée a accompagné le Bénin dans la lutte contre la pollution en déployant sur le marché béninois, des motos neuves à quatre temps « Djènana » moins couteuses. « Les motos à quatre temps ont contribué énormément à réduire la pollution dans notre pays. Je me souviens qu’un peu avant les années 2000, c’était invivable de rester quelques minutes dans les bouchons à Cotonou pour cause de fumée des motos qui risque de vous étouffer », soutient un environnementaliste et spécialiste de la pollution au Ministère du Cadre de Vie et du Développement Durable.

Infrastructures routières chinoises réalisées, transfert de compétences assuré pour les béninois

« La route du développement passe par le développement de la route. » C’est une expression sacrée à l’ancien président de la République du Bénin, Dr Thomas Boni Yayi qui a bénéficié du soutien de la Chine dans le cadre de la mise en œuvre de sa politique des Grands Travaux du Gouvernement. L’une des grandes réalisations sur le chantier des infrastructures routières, est la construction d’un échangeur moderne au carrefour de Godomey. Plus qu’une infrastructure de désaturation des voies d’accès et de traversée de Cotonou, l’échangeur de Godomey sert aussi de gagne-pain quotidien pour de jeunes béninois et des pays de la sous-région. Nous sommes sous l’échangeur de Godomey, côté trafic local réservé aux motocyclistes en partance pour la commune d’Abomey-Calavi. La vente à la sauvette de friperie bat son plein en cette soirée du mercredi 21 septembre 2022 où nous avons rencontré Djibril. Il est de nationalité togolaise et vendeur de friperie sur ce site depuis quatre ans. « J’exerçais mon activité au niveau du stade de l’amitié avant de venir ici. J’ai décidé de ne plus y retourner parce que je vends plus ici », renseigne-t-il. Le transfert de compétences est un principe sacro-saint pour les entreprises chinoises. C’est ce qui est souvent véhiculé dans l’opinion et que nous sommes allés vérifier au quartier Awakè, dans la commune d’Abomey-Calavi, le jeudi 22 septembre 2022. Boris Togbahoun a travaillé pendant deux ans et demi sur un chantier de construction de route aux côtés des chinois à Akpakpa. « J’ai été engagé comme simple manœuvre mais avec le temps, j’ai été nommé chef de chantier, sans avoir suivi une formation dans ce domaine au préalable. C’est ce qui est bien chez les chinois. Quand ils te montrent quelque chose et que tu maîtrises vite, c’est terminé. Chez eux, ce n’est pas une question de diplôme, mais de savoir-faire. Tout ce que je sais faire aujourd’hui dans les domaines du BTP et des travaux routiers, c’est grâce aux chinois », avoue-t-il en signe de reconnaissance.

Edouard KATCHIKPE

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