Un atelier international de conception des items pour le compte de l’évaluation du Programme d’Analyse des Systèmes Educatifs de la Confemen (PASEC 2024) s’est tenu à Azalaï hôtel à Cotonou. C’était du lundi 21 janvier au mardi 31 janvier 2023. A l’occasion, nous avons réalisé une interview avec le professeur Abdel Rahamane Baba-Moussa, secrétaire général de la Conférence des Ministres de l’Education des Etats et gouvernements de la Francophonie (CONFEMEN). Lisez plutôt !
Educ’Action : Qu’est-ce qui explique la présence de ce monde à Azalaï ici ?
Prof Abdel Rahamane Baba-Moussa : Nous sommes réunis à Cotonou où 23 pays participent à l’évaluation du Programme d’Analyse des Systèmes Educatifs de la Confemen (PASEC). C’est un programme qui a été créé en 1991 et qui fait des évaluations périodiques tous les 4 ans sur un certain nombre de pays membres. Et cette année, nous sommes au-delà. Nous avons deux pays non membres qui ont adhéré compte tenu de l’importance que revêt cette évaluation. Donc, nous avons réuni ces 23 pays pour décider une fois pour toute, des items c’est-à-dire des questions qui vont être insérées dans le questionnaire. Lequel fera l’objet de tests qui seront passés aux élèves d’ici 2024 dans le cadre de l’évaluation du PASEC 2024. Nous allons également élaborer des outils d’enquêtes du contexte puisque nous allons interviewer les parents d’élèves aussi pour voir comment l’environnement familial peut influencer aussi les résultats et les acquis scolaires. Il y a un troisième niveau de questionnement, c’est surtout les enseignants. Ils feront également objet d’une enquête pour voir comment leur maîtrise des contenus didactiques, et disciplinaires peuvent aussi influencer les acquis scolaires. Donc tout ce mouvement réuni avec 12 experts internationaux et des experts nationaux pour élaborer de façon globale des tests et les adapter aux réalités contextuelles des pays. Car, nous avons une diversité de pays même du point de vue linguistique, nous avons les pays anglophones, lusophones et francophones. Et l’Afrique, malgré son unité, est quand même faite de cultures diverses. C’est ça l’objet de la réunion que nous tenons aujourd’hui.
Nous sommes à l’ère des réformes au Bénin. Le secteur de l’éducation n’est pas épargné. Pensez-vous que nous sommes sur la bonne voie ?
Je pense que l’expérience du Bénin n’est pas banale. Pour avoir participé moi-même à l’élaboration du plan sectoriel de l’éducation post 2015 qui couvre la période 2018 à 2030, je crois que ce plan est déjà révolutionnaire. Les stratégies qui ont été mises en place à la suite comme la stratégie de l’enseignement et la formation techniques et professionnels, les différentes dispositions qui ont été prises au niveau de l’encadrement des enseignants sont autant d’éléments qui font du Bénin, un pays qui grimpe en ce qui concerne l’éducation. Dans l’évaluation du PASEC2014, le Bénin faisait partie des pays qui avait obtenu les résultats les moins bons. Mais le Bénin a su tirer leçon depuis 2016 du contenu de ces résultats de 2014 et en 2019, le Bénin s’est affiché parmi les pays qui avaient des résultats acceptables. Je peux dire que le Bénin faisait partie des pays à la tête à l’évaluation du PASEC 2019. Ce que nous espérons, c’est que toutes les réformes qui sont en train d’être mises en œuvre puissent permettre de nous conforter en 2024 dans ces résultats. Parce que même si nous sommes premiers, il y a encore des efforts à faire et je crois que 2024 nous permettra de voir ces résultats-là au niveau international. Et le Bénin accueille avec beaucoup de plaisirs, d’engagements, les activités que nous réalisons ici. Et nous pouvons citer le Bénin parmi les pays sur lesquels la CONFEMEN peut compter. Nous avons donné dans notre stratégie, le partage des bonnes pratiques et je pense que le Bénin peut être un pays dont les pratiques pourront être partagées avec les autres.
Quel est l’accent mis sur 2030 ?
L’important de cette date de 2024, c’est que le PASEC 2024 sera la dernière évaluation internationale. Avant 2030 qui est le point final de l’ODD4, toutes les données que nous devons avoir en 2024 seront mobilisées pour faire le bilan en 2030. Donc c’est important que l’ensemble des pays puissent participer à cette évaluation-là. 2024, c’est aussi pour nous une date importante parce que nous allons créer un deuxième programme qui vient compléter ce que fait le PASEC. Ce programme s’appelle le programme d’appui aux changements de l’éducation. C’est un programme qui vient mettre au cours des 4 prochaines années des actions de terrain pour transformer les systèmes éducatifs du point de vue de l’assurance-qualité en matière deformation des enseignants, du point de vue du développement de la petite enfance, c’est-à-dire, l’enseignement maternel, un parent pauvre de nos systèmes éducatifs. Il y a aussi les questions linguistiques dans les réformes de l’éducations. Donc nous espérons que tout le travail qui va être fait d’accompagnement par l’impact conjugué avec l’évaluation PASEC nous permettra d’avoir une meilleure lecture des résultats des acquis scolaires dans les pays qui participeront à l’évaluation.
Propos recueillis par : Enock GUIDJIME
Pouvez-vous nous indiquer une estimation de la date à laquelle les données du PASEC 2024 seront rendues disponibles ?